Vestiges archéologiques

Habitations LA CAROLINE et GRAND MAREE

La commune, de part sa situation géographique, a été très rapidement occupée par les colons. Nombre d’Habitations s’y implantèrent et pour certaines prospèrent même après l’abolition de l’esclavage en 1848. Le territoire fut donc occupé et mis en valeur initialement par des jésuites qui dès 1668 créent l’habitation Le Maripa sur les bords de l’Oyack. En 1675, c’est le bourg du futur Roura qui est « fondé » par ces mêmes religieux par la construction d’une chapelle au pied d’une montagne.

L’habitation la Caroline, propriété de la famille Favard connue son apogée sous la direction de Michel Favard qui en fut le propriétaire pendant plus de 35 ans. Il occupait en autre dans le cadre professionnel le poste de délégué et directeur de l’intérieur de la Guyane, il fut l’un des plus riches habitants de la Guyane. 80 ha, surface considérable pour la colonie et l’époque, furent cultivés ainsi par une centaine d’esclave puis par des travailleurs engagés sous contrats. Il y eut du Roucou (Bixa orellana), du Cacao (Theobroma cacao), du café, du girofle et de la canne à sucre.

L’on peut citer dans la chronologie communale plusieurs dates comme celle de 1779 qui vit le début de « La Gabrielle » habitation propriété du Roy et dont l’ingénieur agraire Guisan débauché du Surinam va en être chargé. Elle servit de lieu d’acclimatation pour les plantes venues d’Asie et autres régions tropicale. En 1786 c’est le début de l’expérience par le marquis de Lafayette, membre de la société des amis des noirs, de la théorie de l’émancipation des esclaves par le salariat sur des habitations situées autour de la savane Gabriel à Roura. Cette initiative humaniste périclita malheureusement du fait de la baisse des rendements agricole et surtout par la promulgation de la première abolition en 1796. Il faut aussi savoir qu’en 1819 ; Le capitaine Philibert prélève 1000 plants de vanille (Vanilla pampona) sur l’habitation la Gabrielle à Roura. Il les emmène à la Réunion…

L’habitation Grand Marée est sur le bassin versant de la savane Gabriel. Elle est bordée par une plantation de noyer du Para connu en Guyane sous le nom de Touka (Bertholletia excelsa). Les vestiges sont divers (escalier, fours, soubassements, etc) ils témoignent d’une intense activité agricole aujourd’hui abandonnée et dont la forêt tout comme la mémoire collective des descendants d’esclave veut en effacer le souvenir.

L’église et sa place

Cette église fut créée vers la fin du 17ème siècle par les Jésuites. Portant d’abord le nom de la « Nativité de Notre Dame », elle sera définitivement baptisée « Saint Dominique », en l’honneur du Saint patron de la commune.

Le bâtiment, partiellement en briques maçonnées, surplombe la berge. Elle a été rénovée en 2009 conjointement avec la Mairie de Roura et la Fondation du Patrimoine. Elle est entourée de la maison du Parc Naturel Régional de Guyane, de l’ancienne mairie de Roura devenue médiathèque et du presbytère, toutes des maisons créoles récemment réhabilitées.

Texte : Jean-Marie PREVOTEAU -PNRG